Otus alla voir en vitesse Geddy. Celui-ci était occupé à réparer et à améliorer le canon.
- Hum ! Huuuum ! criait le garçon-chouette.
Le mécanicien était très content que son meilleur ami se soit réveillé et soit guéri de sa fièvre. Il remarqua qu'il était très inquiet en faisant le signe de «Où est le dragon que les soldats ont attrapé ? Je veux le voir !» avec ses mains.
Vu comme il insistait en disant «S'il te plait, s'il te plait !» en langage des signes, il l'emmena malgré qu'il n'avait pas le droit de le montrer à un villageois. Après tout, c'était son pote, il ne se posait pas trop la question sur pourquoi il s'inquiétait à propos du dragon, ça pouvait se comprendre que cet animal ne pouvait pas faire de mal à qui que ce soit si on le laissait tranquille et que là tout d'un coup on le capturait car les villageois en avaient peur.
Geddy ne savait pas que le dragon c'était Solus... Toutefois, il avait un doute ! Un énorme doute.
Le dragon était dans une immense cage avec des barreaux triple épaisseur, muselé et enchaîné des quatres membres ainsi que le cou maintenu par un collier relié par une chaine depuis le plafond de la cage pour éviter qu'il ne s'agite. Les soldats l'avaient attrapé, i jours juste après que Otus soit tombé malade. Et depuis, ils l'avaient laissé comme ça presque sans nourriture et sans eau. Il était plus qu'aggressif en voyant Geddy et Otus, comme s'il avait perdu toute lucidité en lui. Il tentait en vain de casser ses chaînes en s'agitant violemment, en vain. Il rugissait. Son rugisssement était très effrayant qui voulait dire «LAISSEZ-MOI SORTIIIIIIIR !» avec une injure pas belle à entendre. Geddy et Otus étaient prostrés de peur. En plus d'être agressif, le dragon bavait à travers sa muselière, ça coulait à travers les trous en dessous et il avait les yeux jaunes injectés de sang. Dans sa cage, il battait des ailes, les plumes se frottaient entre les barreaux et certaines tombaient dedans ou à l'extérieur de la prison.
- Ça fait 2 jours qu'on l'a laissé comme ça. Au début, on voulait l'étudier mais il y avait eu un changement de plan... Ça me dégoûte de dire ça mais le chef a décidé qu'on doit le laisser mourir de faim et de soif afin qu'il soit de plus en plus agressif pour qu'on puisse... 'fin, tu vois... Un prétexte au cas où il nous attaquerait si jamais il se libérait...
Geddy était triste pour le dragon. Otus aussi.
- On lui a aussi piqué son livre...
En disant ce mot, Solus s'agita violemment dans sa cage et rugit bruyamment. Il saisit les barreaux de sa cage et tenta vainement de les tordre. Geddy prit peur.
- AAAAAH ! Je suis désolé, je n'aurais pas dû dire ça ! Pardon ! Pardon !
Le «Pardon» lui échappait complètement alors qu'il tremblait de peur. Il se cachait derrière Otus en le prenant pour un bouclier. Il se resaisissait en reprenant ce qu'il voulait dire.
- Ah oui, pour le livre...
Solus grognait férocement en signe d'avertissement.
- Maman... ! 'fin, pour le «Ce-que-je-ne-dois-pas-dire», il ressemblait beaucoup à celui que Solus emportait partout avec lui... Il y a le symbole de la communauté des chouettes sur le dos. Je crois que ce dragon y tient beaucoup comme à la prunelle de ses yeux... Je me demande... Je me demande si ce dragon... ce n'est pas Solus lui-même... !
Otus fit les gros yeux. Eh ben ! Il a compris, dis donc ! Mais est-ce qu'il doit lui dire la vérité ? Bien sûr qu'il le peut vu que Geddy avait compris ! Et en langage des signes ! Mais doit-on libérer Solus après ça ? C'était assez risqué vu son état...
Otus confirma à Geddy, en langage des signes, que ce dragon était bien Solus.
- AAAAH ! Je me disais bien ! dansait de manière idiote le soldat-mécanicien. Les mêmes tâches sur ses plumes qu'il avait ! C'était lui ! Mais comment... comment c'est arrivé ?
- «Je t'expliquerai plus tard, d'abord, il faut trouver une solution sur comment l'apaiser ! Je vais aller chercher son livre.»
- Pas de souci, Otus ! Je vais rester là en attendant ton retour.
Puis il se tourna un instant vers la cage puis eut une autre idée.
- Euh, non... Tout bien réfléchi... Je vais plutôt aller chercher de quoi le nourrir ! Ça risquerait de mettre en péril mon poste mais tant pis !
Otus faisait le signe «OK» puis partit à la recherche du livre de Solus. Quant à Geddy, il partit en courant en direction des cuisines.
Quelques minutes plus tard, Otus put récupérer le livre de Solus sur le bureau du chef des armées sans se faire repérer par celui-ci. Lorsque le monstre remarqua son ouvrage des mains du garçon-chouette, il agita son museau de manière trop mignonne en gémissant un peu comme pour lui dire «Donne-le-moi, s'il te plait». Geddy, lui, put trouver un sac de plusieurs morceaux viandes et en déposa tout le contenu dans la cage. Mais problème : Solus était muselé. Et la muselière en cuir renforcé était faite spécialement pour lui car elle ne brûlait pas, le seul moyen de la retirer c'était d'y aller directement pour enlever les sangles. Otus devait s'en charger à condition que Solus restait tranquille. Pour cela, il demanda à Geddy de lui ouvrir le livre puis lui montrer les pages afin que le dragon se pencha et lit sagement en silence.
Assez facilement, Otus passa entre les barreaux et monta sur la tête de Solus grâce aux chaînes pour détacher les sangles de la muselière. Cette dernière, détachée et recouverte de bave à l'intérieur, glissa hors de la tête du dragon qui, avec sa patte, la mit de côté et put manger directement les morceaux de viandes que Geddy les lui avait données. Il se régalait comme jamais. Ça se voyait sur son visage qu'il mangeait en souriant avec ses yeux. Le duo souriait en retour. Il ne restait plus rien à ses pieds à part des os, Solus avait pu reprendre des forces. Et pour le prouver, il cassa les chaines en tirant dessus tout en contractant ses muscles. Ensuite, il tordit les épais barreaux de toutes ses forces, le long bruit du grincement, au moment où ces barreaux se pliaient, était vraiment affreux à entendre mais avait pu permettre à Solus de sortir de sa prison. Il cassa le collier et les bracelets qui étaient reliés à ses chaines puis sortit.
- Maintenant, il faut trouver un moyen de l'emmener dehors sans se faire repérer...
En même temps qu'il avait pu retrouver ses forces et sa lucidité, Solus put retrouver la parole.
- Je crois que je sais... Il y a des uniformes ici ?
Un peu plus tard, la petite mission de sauvetage s'était bien passée sans encombre, Solus avait repris son aspect normal (il avait trouvé comment sans consummer l'énergie de l'œuf qu'il avait en lui, ça prouvait qu'il maîtrise de mieux en mieux sa transformation) et portait un uniforme standard de l'armée adapté à sa taille. N'oublions pas l'«hideux» chapeau vert ! Nos trois amis purent passer parmis les soldats dans la base.
En faisant ça, en nourrissant Solus, en le libérant puis en l'aidant à s'évader, Geddy risquait sa place dans l'armée en tant que soldat-mécanicien mais il s'en fichait, les amis passaient avant tout ! Monstre ou pas !
L'alerte fut donnée lorsqu'un soldat trouva la cage vide. Otus et Solus sortirent rapidement de la base dès que l'alarme sonnait, quant à Geddy, il dut rejoindre ses collègues en courant comme si de rien n'était.
Comme Solus n'avait pas sa cape chouette et que Otus avait oublié de la lui ramener, ce dernier dut le porter. Hors de question d'utiliser ses ailes de dragon, il se serait vite fait repérer! Pour ne pas qu'on le prenne pour un soldat, l'harfang des neiges retira son chapeau et le tint entre ses mains. Encore une fois, ça lui faisait tout drôle d'être porté de cette façon-là par son ami.
Solus revint chez lui sain et sauf encore une fois... Il avait beau avoir un super-pouvoir, le jeune harfang des neiges avait tout de même peur de se faire gronder par ses parents sur sa nouvelle disparition, il avait surtout peur de sa mère qui, à l'heure qu'il est, était morte d'inquiétude !
- D-Dis, Otus, ça ne te dérange pas de rester avec m-moi ? Je n'ai pas trop envie d'affronter seul mes parents... ça me rassurait d'avoir ta présence à mes côtés...
Otus lui souriait et sifflait en signe de oui, il acceptait de rester avec lui.
- M-Merci... Tu sais que je n'aime pas trop leur mentir comme ça cependant avec l'accoutrement que j'ai, ça m-me permettra d'avoir un bon prétexte de leur dire que j'ai passé un petit stage dans l'armée pendant ces deux jours mais que j'ai dû rentrer à la maison à cause du monstre qui s'est évadé... Je n'ai juste qu'à dire que Geddy me l'a proposé et j'ai accepté mais que j'avais oublié de les prévenir... Voilà...
Otus était content que Solus put trouver les bons mots pour continuer son mensonge. C'était un mal nécessaire. Comme la dernière fois, le mensonge de Solus avait fonctionné et il ne s'était pas fait gronder. C'était la deuxième fois qu'il leur mentait mais il était obligé, il était obligé pour ne pas que lui et sa famille aient des problèmes!
Après toutes ces émotions, Solus avait mérité du repos tandis que les soldats galéraient à retrouver le monstre toujours dans la nature (Alors qu'on sait très bien qui sait).
- Vous l'avez retrouvé... ? demandait l'un d'eux, desespéré.
- Non ! répondait un autre tout aussi desespéré par ces recherches infructueuses.
- Bon sang, mais où est-il passé ? Il ne s'est tout de même pas envolé ?!
Au calme, Solus ! Au calme ! Tranquille dans sa chambre !
